- inénarrable
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• 1482; lat. inenarrabilis1 ♦ Vx Qu'on ne peut narrer, raconter. ⇒ inracontable.2 ♦ (1876) Mod. Dont on ne peut parler sans rire; qui est d'une bizarrerie extraordinaire. ⇒ comique, drôle. Si vous aviez vu la scène, le tableau ! c'était inénarrable ! Un personnage inénarrable. ⇒ ineffable.Synonymes :- impayable (familier)- ineffable (littéraire)inénarrableadj. Qu'on ne peut raconter, décrire, sans rire. Des mimiques inénarrables.⇒INÉNARRABLE, adj.A. — Vx. Qu'on ne peut raconter; qu'il est impossible de décrire ou d'exprimer. Synon. indescriptible, indicible, ineffable, inexprimable. Aventures inénarrables. Cet héroïsme unique, inénarrable, des Madeleine et des sainte Thérèse (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 4, 1859, p. 524). Tout ce que, par contrecoup, mon être a souffert, pendant cette longue agonie, est inénarrable (MALLARMÉ, Corresp., 1867, p. 240) :• Quand il s'agit d'exprimer Dieu tel qu'il est et en tout ce qu'il est, notre langage est radicalement impuissant. La science parfaite, ici, consiste à savoir que Dieu est inénarrable, bien qu'on ne puisse l'ignorer...Théol. cath. t. 4, 1 1920, p. 1101.— Emploi subst. masc. sing. à valeur de neutre. Tout ce que vous nommez vérité devient fable Devant l'inénarrable et devant l'ineffable (HUGO, Fin Satan, 1885, p. 832).B. — Fam., p. exagér. D'une extrême cocasserie. Synon. burlesque, cocasse, comique, extravagant, impayable (fam.), ineffable (fam.). On parlait des distractions inénarrables de Mme Lockroy (GONCOURT, Journal, 1889, p. 1042). Le duc de Guermantes inénarrable en pyjama rose et peignoir de bain (PROUST, Temps retr., 1922, p. 759). Tu n'as pas su cette histoire? Une des plus belles de l'inénarrable M. Chasle (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 149).REM. Inénarrablement, adv., rare. D'une façon inénarrable. Ces pensées que ton ami trouve si douces, si inénarrablement tendres (E. DE GUÉRIN, Journal, 1835, p. 92). À présent, la terreur allemande dans ces lieux inénarrablement paisibles (GREEN, Journal, 1943, p. 16).Prononc. et Orth. : [
]; [RR] ds LAND. 1834, NOD. 1844, WARN. 1968 (var.). Att. ds Ac. 1718 : inenarrable, ensuite -né-. Étymol. et Hist. 1. Ca 1480 « qu'on ne peut raconter » (Myst. du V. Testament, éd. J. de Rothschild, 1009); 2. 1876 « qui est d'une bizarrerie extraordinaire » (HUYSMANS, Marthe, p. 30). Empr. au lat. inenarrabilis « qu'on ne peut raconter ». Fréq. abs. littér. : 80. Bbg. DELB. Matér. 1880, p. 176.
inénarrable [inenaʀabl] adj.ÉTYM. 1482; lat. inenarrabilis « qu'on ne peut raconter »; de in- (→ 1. In-), et enarrabilis « qu'on peut exprimer, décrire », de enarrare « dire explicitement, rapporter avec détails », de ex-, préfixe à sens intensif (→ É-, 1. ex-), et narrare « raconter ». → Narrer.❖1 Vx. Qu'on ne peut raconter. ⇒ Inracontable. || Des aventures inénarrables. — Par ext. Impossible à dire, à exprimer. ⇒ Inexprimable.1 Dieu ne se révèle pas par le miracle; il se révèle par le cœur, où un gémissement inénarrable, comme dit saint Paul, s'élève sans cesse vers lui.Renan, Questions contemporaines, Œ. compl., t. I, p. 168.2 (1876, Huysmans in T. L. F.). Mod. Dont on ne peut parler sans rire; qui est d'une bizarrerie extraordinaire. ⇒ Comique. || Si vous aviez vu la scène, le tableau ! C'était inénarrable ! — Un inénarrable chapeau à fleurs.♦ Personnes. Dont l'apparence est cocasse, ridicule.2 Le duc de Guermantes, inénarrable en pyjama rose et peignoir de bain.Proust, le Temps retrouvé, Pl., t. 3, p. 759.❖DÉR. Inénarrablement.
Encyclopédie Universelle. 2012.